Jean-Michel Marquant
Léopard, 1986
Pendant cinq ans, après avoir travaillé un moment sur des chiens, il s’est adonné à la représentation de félins, léopards ocellés, guépards, panthères.
Ses toiles, par souci d’équilibre, fonctionnaient alors par paires.
A défaut de peigner la girafe ou de simuler des barreaux sur la robe des zèbres, il retraçait inlassablement (et sans que cela ne fut lassant) la mutation et les métamorphoses de grands fauves, les mettent en abîme et déclinant leurs postures, courant ou au repos.
Et comme il ne manque pas d’humour, qu’il fait son miel des onomatopées et des jeux de mots, rien d’étonnant à ce qu’il y intégrât la panthère rose, une femme féline, une couverture de lit tachetée de motel ou un slip de peau : de la panthère au panty, en somme...
Après un bref passage par des toiles sans châssis, Jean-Michel Marquant peint désormais sur les bords, à même le cadre, et assemble des triangles acérés comme des lames de couteaux, qui se chevauchent et s’interpénètrent ainsi qu’un puzzle décalé.
Il table sur un phénomène de hasard relatif.
Le spectateur, sitôt reçu un premier choc coloré, doit établir son propre itinéraire et peut combiner comme il l’entend.
L’artiste dérobe des signes pour les restituer ensuite à l’aide d’un graphisme nerveux, de couleurs acryliques ou fluorescents, clinquantes même ; et s’il ménage dans ses toiles des aires de repos et de calme, ce n’est que pour relancer la violence des rythmes.
Des panthères, il a conservé les dents, les griffes. Sa peinture saute au visage comme un félin curieux.
Tant mieux.
Alain LEDUC.
Série Léopard, dyptique. Instalation Pink Panther- 1986 - 211 x 146 cm. Acrylique sur toile.
<
1 - 1
>
Toutes les photographies de ce site sont la propriété exclusive de Jean-Michel Marquant.